Obésité, cancers, mortalité maternelle… Les inégalités sociales de santé perdurent

21/09/2022

Obésité, cancers, mortalité maternelle… Les inégalités sociales de santé perdurent

Les risques de développer certaines maladies chroniques sont plus élevés chez les Français les plus modestes, selon un rapport publié ce mercredi 21 septembre par les autorités de santé.

Obésité, cancers, mortalité maternelle… Les inégalités sociales perdurent au sein du système de santé, selon le rapport 2022 sur l’état de santé de la population en France, publié ce mercredi 21 septembre, par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). Elles concernent notamment les maladies chroniques, le renoncement aux soins ou encore la réalisation de tests de dépistage… Et ce dès le plus jeune âge.

Les disparités sont marquées selon la catégorie socioprofessionnelle des familles. Les enfants nés de parents ouvriers sont deux fois plus nombreux à se retrouver en surpoids en grande section de maternelle que les enfants de cadres, note la Drees. Si la prévalence de troubles de la vue est identique, les enfants d’ouvriers sont moins nombreux que ceux de cadres à porter des lunettes (31 % contre 37 %).

Le risque de développer une maladie chronique au long de sa vie, à l’exception de certains cancers, est plus élevé chez les personnes les plus modestes. Les 10 % des Français les plus pauvres développent ainsi 2,8 fois plus souvent un diabète que les 10 % les plus aisés. Le surrisque de développer une maladie chronique du foie ou du pancréas est également de 2,4 points pour les plus modestes par rapport aux plus aisés. Il est de 2 points pour les maladies psychiatriques.

Les cancers moins dépistés chez les plus modestes

Seul le cas des cancers se distingue : ils surviendraient « un peu moins fréquemment chez les personnes avec les niveaux de vie les plus modestes ». Les personnes aisées sont « souvent prises en charge pour des cancers de la prostate et du sein », et les personnes modestes pour le cancer du poumon selon le rapport.

Mais cela peut s’expliquer par un plus faible recours aux tests de dépistage : en 2019, les femmes âgées de 50 à 74 ans qui n’avaient jamais réalisé de mammographie étaient 24 % parmi les plus aisées contre 39 % chez les plus précaires. Le renoncement aux soins touche également davantage les plus modestes, accentué par les déserts médicaux dans certains territoires.

Autre inégalité importante : les femmes résidant dans les DROM (Départements et Régions d’Outre-Mer) présentent un risque de mortalité maternelle multiplié par 4 par rapport à celles de France métropolitaine. Mais le risque de décès liés à la grossesse, l’accouchement ou à ses suites reste globalement rare (11 décès pour 100 000 naissances vivantes jusqu’à un an après la naissance), selon le rapport.

Pour la Drees, ces disparités peuvent s’expliquer, en partie, par « des habitudes de vie différenciées selon le milieu social ». Chez les plus modestes, l’alimentation comporte moins de fruits et légumes, avec plus d’obésité, note également le service statistique.

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