Luxeuil-les-Bains : Une maison des stagiaires en santé au foyer-logement des Barrèges

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24 septembre 2024

Dans l’objectif d’attirer des professionnels de santé, les collectivités haut-saônoises travaillent de concert avec les Communautés professionnelles territoriales de santé (Cpts) pour ouvrir des maisons des stagiaires. Cette démarche déjà lancée par la municipalité de Luxeuil il y a quelques années se développe davantage dans la cité thermale.

Opinion | En finir avec l’immobilisme du système de santé

Notre système de santé est à la fois coûteux et inefficace. Mais nos responsables politiques, tétanisés, jouent de simples mesurettes par peur d’un embrasement corporatiste. Il faut désormais avoir le courage d’une vraie réforme, plaide Guy Vallancien.

« Axé quasi uniquement sur le seul soin, notre système de santé boiteux coûte inutilement cher pour des résultats médiocres. » (SEBASTIEN BOZON/AFP)

Par Guy Vallancien (membre de l’Académie de médecine)

Publié le 5 sept. 2024

Loin de quelques aménagements à la marge, c’est une véritable mutation dans l’organisation de notre système de santé que les pouvoirs publics devraient promouvoir sans attendre. A ne vouloir fâcher personne, impossible de transformer les modes d’action et les institutions en charge de la prévention, du soin et de la réhabilitation, les trois piliers d’un véritable système de santé adapté aux besoins de la population.

Axé quasi uniquement sur le seul soin, notre système boiteux coûte inutilement cher pour des résultats médiocres. La Suède, autrement mieux organisée, ne met à la disposition de sa population que 2,1 lits d’hôpitaux pour 1.000 habitants quand la France en aligne 5,8 pour 1.000, quasi trois fois plus. Résultat ? L’espérance de vie en bonne santé des Suédois est de 72 ans, contre 65 chez les Gaulois réfractaires ! Cherchez l’erreur.

La Suède possède des moyens de prévention et de soins primaires bien plus efficaces et bien mieux maillés que notre pays où, à longueur de journée, les syndicats hospitaliers scandent « plus de lits, plus de personnel, plus d’argent » sans jamais remettre en cause le trop-plein d’établissements à l’activité médiocre. La médecine libérale, de son côté, au cri de « touche pas à ma liberté d’installation et de prescription ! », refuse de réviser ses modalités d’exercice d’un autre âge.

Tarification à l’activité

Devant ce désordre, nos responsables politiques, tétanisés, jouent de simples mesurettes par peur d’un embrasement corporatiste. Il est pourtant plus que temps d’avoir le courage de lancer de vraies réformes autour des axes suivants.

Primo, réduire le nombre d’hôpitaux en transformant les plus de cent établissements à trop faible débit chirurgical et obstétrical pour être performants. On maintiendra les bâtiments et les personnels pour créer des « Cités Santé » de premier recours, développant les outils nécessaires à des actions massives de prévention primaire et secondaire, prenant en charge des soins courants et des petites urgences, assurant la réhabilitation, offrant des locaux aux associations de patients et travaillant de concert avec les groupes hospitaliers plus importants comme avec les communautés professionnelles de territoire de santé voisines.

Secundo, adopter la tarification à l’activité. Contrairement aux dires de ses détracteurs, elle est vertueuse. Mais à la condition expresse, jamais observée, de financer les établissements sur la base d’une évaluation permanente de la qualité des prestations effectuées. Sont-elles justifiées et correctement réalisées ? En l’absence d’un tel contrôle, la dérive d’un surcroît d’actes inutiles et parfois dangereux continuera à nuire aux patients tout en plombant les comptes de la Sécurité sociale. C’est une véritable honte : comment ose-t-on accepter des variations de 1 à 5 dans la mise en place des stents cardiaques ou de la chirurgie bariatrique ?

La médecine libérale agonise

Tertio : réaliser que la médecine libérale, telle que la défendent certains syndicats, agonise. La jeune génération de médecins préfère majoritairement le salariat ou la rémunération au forfait horaire et à la capitation plutôt qu’à l’acte, mode de rémunération qui s’explique notamment par l’augmentation de la fréquence de consultations plus longues auprès des patients plus âgés . La liberté d’installation doit disparaître comme c’est déjà le cas pour les pharmaciens et les infirmiers, permettant un maillage territorial adapté à l’importance de la population.

Quattro, intégrer dans nos politiques l’aide considérable qu’offrent les technologies d’IA et de robotique, qui bouleversent de fond en comble les pratiques. A l’aune de ces nouvelles technologies numériques et du renforcement du rôle des autres professionnels en matière de diagnostic et d’indication thérapeutiques, le schéma traditionnel reposant sur le passage obligé par l’ordonnance médicale s’effondre. Conséquence : augmenter le nombre de carabins n’a aucun sens, sauf à former de futurs chômeurs en 2040.

Guy Vallancien est membre de l’Académie de médecine.

Luxeuil-les-Bains : Une union pour élargir l’offre de soins de santé

La Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de Luxeuil et la Ville ont scellé
leur union via deux conventions axées sur les actions de prévention de santé et la maison des
stagiaires, lundi 15 juillet au foyer-logement Les Barrèges à Luxeuil-les-Bains.

La CPTS Luxeuil et la Ville de Luxeuil ont scellé leur union lundi 15 juillet au foyer-
logement Les Barrèges. À gauche, Martial Olivier-Koehret, président du CPTS et Frédéric Burghard, maire de Luxeuil. Photo Sandrine Lassus


S’ils se fréquentent déjà depuis quelques années, la Communauté professionnelle territoriale
de santé (CPTS) de Luxeuil et la Ville ont scellé leur union lundi 15 juillet au foyer-logement
Les Barrèges à Luxeuil-les-Bains. La séance d’atelier d’éducation physique adaptée a quelque
peu été perturbée par cette union.


À la signature, le maire, Frédéric Burghard, et Martial Olivier-Koehret, président du CPTS de
Luxeuil. « Je me réjouis qu’on puisse s’appuyer sur cette organisation, on lui doit de
nombreuses actions très innovantes afin de pallier la démographie médicale sur notre
secteur », mentionne le Frédéric Burghard.

Trois studios meublés
Une première convention concerne la maison des stagiaires développée en 2016 et portée
jusqu’à maintenant par le CCAS. Désormais, elle le sera par la CPTS de Luxeuil avec l’appui
de la Ville et du conseil départemental de Haute-Saône. Trois studios meublés sont mis à
disposition au foyer-logement pour accueillir des professionnels de santé étudiants ou des
stagiaires. « Le but est qu’ils s’installent sur le territoire », souligne Frédéric Burghard.
« Cette convention va nous permettre d’élargir notre offre de soins de santé en accueillant des
stagiaires, et pas qu’en médecine. Pharmaciens, kinésithérapeutes, dentistes… il y a des
manques sur le secteur », poursuit Martial Olivier-Koehret.


Des actions de prévention de santé
La deuxième convention est axée sur les actions de prévention de santé. Sur ce point, la CPTS
Luxeuil est particulièrement novatrice. « Nous garantissons aux personnes à leur trouver un
médecin traitant et on facilite l’accès aux soins en développant les coopérations entre les
différentes professions de santé. On a mis en place un certain nombre de dispositifs », indique
le président de la CPTS. Et de rappeler l’ouverture récente, dans le quartier du Messier, d’une
antenne du centre d’examens de santé pour les personnes les plus éloignées du soin, en
partenariat avec la CPAM, ainsi que la mise en place d’une consultation de médecin spécialiste (psychiatre). « On va continuer dans ce domaine », indique Martial Olivier-Koehret.

La CPTS de Luxeuil rayonne sur 98 communes soit 45 000 habitants, 150 professionnels de
santé sont adhérents.


EST RÉPUBLICAIN DU 18/07/2024

Aux ÉTATS-UNIS : Déclarée morte à la maison de retraite, une septuagénaire est retrouvée vivante par un employé des pompes funèbres

Aucune poursuite n’a été engagée contre la maison de retraite

Publié le 05/06/2024

Une septuagénaire déclarée morte en maison de retraite respirait encore quand elle est arrivée aux pompes funèbres.

Stupéfaction aux pompes funèbres ! Une histoire à peine croyable est arrivée aux employés de cette entreprise du Nebraska aux États-Unis. Selon le New York Post, ils ont découvert qu’une femme de 74 ans respirait encore alors qu’elle avait été déclarée morte.

Après un séjour en soins palliatifs, Constance Glantz avait été jugée décédée ce lundi 3 juin à la maison de retraite de Lincoln. Comme le veut le protocole, son corps a été transféré à la maison funéraire Butherus-Maser & Love. Mais un employé s’est rapidement aperçu que le cadavre qui venait de lui être confié respirait encore. Il a eu le bon réflexe : il a immédiatement pratiqué un massage cardiaque en attendant l’arrivée des secours. La septuagénaire a été rapatriée en urgence à l’hôpital.

Le spectre de l’antibiorésistance hante la communauté scientifique

28 Mai 2024

Paris – Les dangers de l’antibiorésistance inquiètent de plus en plus les scientifiques et certains craignent l’avènement d’une ère post-antibiotique.

En janvier 2017, le centre de contrôle et de lutte contre les maladies (CDC) américain avait rapporté le cas d’une patiente septuagénaire atteinte d’une infection respiratoire liée à la bactérie Klebsiella pneumoniae. La patiente était décédée après avoir pourtant reçu 26 antibiotiques différents, qui s’étaient tous montrés inefficaces. Le drame avait illustré la question de plus en plus prégnante de l’antibiorésistance : en raison de la consommation toujours plus importante et pas toujours avisée d’antibiotiques, de plus en plus de bactéries développent des résistances, menaçant l’efficacité de ce qui constitue sans doute l’une des plus grandes découvertes médicales de tous les temps.

Dans un long dossier publié jeudi dernier, la revue médicale The Lancet fait le point sur la progression de l’antibiorésistance. Selon le Global Burden of Disease (GBD), vaste programme de recherche analysant la mortalité et la morbidité dans le monde, les infections par des bactéries résistantes causent la mort d’1,27 million de personnes chaque année, soit environ 18 % des morts par maladies infectieuses dans le monde. Six agents pathogènes (Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Klebsiella pneumoniae, Streptococcus pneumoniae, Acinetobacter baumannii, and Pseudomonas aeruginosa) sont responsables des trois quarts de ces morts. A lui seul, le staphylocoque doré résistant à la méticilline tue plus de 100 000 personnes par an. 

L’Afrique subsaharienne région la plus touchée par l’antibiorésistance 

L’Afrique subsaharienne est, comme bien souvent lorsqu’il s’agit de maladies infectieuses, la région la plus durement touchée. La France, où environ 5 000 personnes par an meurent d’une infection résistante aux antibiotiques, reste encore relativement épargnée par le phénomène, selon Philippe Glaser, spécialiste de ce sujet à l’Institut Pasteur. « Mais la situation se dégrade dans de nombreux pays » précise-t-il : en Europe, les septicémies dues à un staphylocoque doré ont augmenté de 51 % entre 2007 et 2015 et celles dues à Acinetobacter de 144 % entre 2018 et 2021.

Selon les données publiées ce jeudi par The Lancet, les jeunes enfants sont les plus à risque d’être emportés par une infection résistante aux antibiotiques : selon une étude réalisée dans onze pays entre 2018 et 2020, 18 % des nouveau-nés atteints de septicémie décèdent malgré les traitements antibiotiques. Les personnes âgées et les patients immunodéprimés sont également particulièrement à risque.

« La résistance aux antimicrobiens est en augmentation, accélérée par l’utilisation inappropriée d’antibiotiques pendant la pandémie de Covid, menaçant l’épine dorsale de la médecine moderne » commente le Pr Iruna Okeke, infectiologue nigérian et l’un des auteurs de cette série d’articles publiés par The Lancet. Le taux de bactéries résistantes aux antibiotiques de troisième génération pourrait ainsi être multiplié par plus de deux entre 2005 et 2035 dans les pays les plus riches de la planète.

Vers une ère post-antibiotique ?

Selon The Lancet, environ 60 % des décès dus à ces infections résistantes aux traitements pourraient être évités par des mesures de prévention relativement simples : l’amélioration de l’hygiène et de la stérilisation dans les établissements de santé, l’accès universel à l’eau potable et la vaccination contre les pneumocoques et la méningite pourraient ainsi sauver la vie de plus de 750 000 personnes par an dans le monde, majoritairement des enfants. Aussi, la revue médicale britannique appelle la communauté scientifique internationale à se fixer trois objectifs d’ici 2030 : réduire de 10 % la mortalité liée aux bactéries résistantes, de 20 % l’utilisation d’antibiotiques chez les humains et de 30 % celle chez les animaux. 

Outre la prévention et la réduction de l’utilisation d’antibiotiques, la lutte contre l’antibiorésistance passe également par le développement de nouveaux antibiotiques plus puissants. Un développement malheureusement freiné par les lois du marché. L’antibiorésistance concerne essentiellement, pour le moment, des pays en voie de développement et les traitements nouvellement développés doivent, par définition, n’être utilisés qu’avec parcimonie pour éviter le développement d’antibiorésistance. Le marché est donc considéré comme peu solvable et la plupart des firmes pharmaceutiques s’en désintéresse.

Les perspectives sont plutôt sombres. Selon les prédictions les plus alarmistes, les infections résistantes aux antibiotiques pourraient causer la mort de 10 millions de personnes par an d’ici 2050, les maladies infectieuses redevenant ainsi la première cause de mortalité dans le monde. Déjà en 2019, le Pr Pierre-Marie Girard, chef du service d’infectiologie à l’hôpital Saint-Antoine, estimait possible l’avènement d’une ère post-antibiotique. « C’est comme avec le réchauffement climatique : si rien ne bouge, il manque juste la date de la catastrophe ». 

Défibrillateurs cardiaques

Publié le 29/05/2024

Près d’un tiers des défibrillateurs cardiaques installés dans les gares, les entreprises, les mairies et même dans la rue, sont hors service. Entre 2021 et 2023, 6 021 défibrillateurs automatisés externes (DAE) ont été inspectés par l’entreprise Matecir Defibril. 

Or, selon des projections, près d’un tiers des 500 000 défibrillateurs installés en France sont hors service, sur la base de l’audit de maintenance de cette société auquel Franceinfo a eu accès et du recensement des appareils dans la base de données nationale, Géo’DAE où doivent être recensés les défibrillateurs.

En cause notamment : si les établissements qui reçoivent du public sont obligés d’en installer un, souvent, ils ne savent pas qu’ils doivent aussi s’assurer qu’ils fonctionnent correctement. Il faut ainsi régulièrement changer les piles de la batterie et les électrodes. L’implantation des défibrillateurs sur l’ensemble du territoire est une action engagée par les pouvoirs publics depuis 2007, dans le cadre de la lutte contre la mort subite.

Yves Gilles est ainsi un miraculé. Cet homme de 55 ans, maire d’une petite commune du Pas-de-Calais, jouait au football l’an dernier quand il s’est effondré, victime d’un arrêt cardiaque. Des médecins présents sur le terrain ont tenté de le réanimer. « Ils sont en train de masser et puis là, ils installent le défibrillateur. Au moment fatidique de choquer, l’appareil indique qu’il y a un défaut de batterie. Donc, il ne fonctionne pas…« , raconte-t-il . A chaque minute qui passe, Gilles perd 10 % de chance de s’en sortir. Heureusement, quelqu’un a fini par trouver un autre défibrillateur, en état de marche cette fois. « Oui, je suis un vrai miraculé grâce à ce défibrillateur qui, lui, a fonctionné. Je suis en vie aujourd’hui, je peux vous parler. Le premier système a eu un défaut de maintenance, un simple problème matériel qui aurait pu me coûter la vie« , souffle-t-il. 

Une association réclame une loi

À noter, par ailleurs, que près de 60% des défibrillateurs inspectés par Matecir Defibril présentent « une anomalie pouvant entraîner un dysfonctionnement », indique l’Arlod, association pour le recensement et la localisation des défibrillateurs. Elle réclame une loi pour obliger les exploitants à assurer le bon fonctionnement des défibrillateurs à l’image de ce qui se fait pour les extincteurs.

Selon le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, chaque année entre 40 000 et 50 000 personnes sont victimes d’une mort subite faute d’avoir bénéficié de l’aide d’une personne qui aurait pu leur sauver la vie en pratiquant les gestes de premiers secours en utilisant un défibrillateur le temps que les équipes de secours interviennent. « Le taux de survie des arrêts cardiaques est très bas en France, il est de l’ordre de 7 ou 8%, avant les défibrillateurs, il était de 2%, donc ça prouve bien qu’il y a un intérêt », insiste pour sa part le président de l’association pour le recensement et la localisation des défibrillateurs, Bruno Thomas-Lamotte.