Les gazinières seraient plus nocives pour votre santé que le tabagisme passif

21 juin 2023

Des chercheurs ont étudié l’impact sur la santé de l’utilisation du gaz dans nos maisons, et leurs conclusions sont sans appel : les gazinières sont aussi nocives que le tabagisme passif, si ce n’est plus.

Il est difficile de ne pas tomber sur une personne qui affirme qu’elle ne pourra jamais cuisiner avec un four et une plaque de cuisson électriques. En effet, ceux-ci peinent encore à convaincre de nombreux cuisiniers, malgré le coût environnemental du gaz naturel et son prix, qui a fortement augmenté au cours des trois dernières années.

Un agent cancérigène en grande quantité dans nos cuisines

Mais l’impact du gaz pourrait aussi avoir un effet nocif plus important que prévu sur notre santé. Dans un article publié dans Environmental Science & Technology, une équipe de chercheurs de Stanford rapporte que l’utilisation de cuisinières à gaz libère un composé organique bien connu en plus grande quantité que ce qui avait été observé auparavant. Il s’agit du benzène, qui se forme lors de la combustion et que l’on retrouve également dans la fumée des incendies de forêt, la fumée de tabac et les gaz d’échappement.

Son nom rappellera sans doute à de nombreuses personnes leurs cours de sciences au collège et au lycée. Mais son principal défaut est d’être hautement cancérigène, même à des niveaux d’exposition très faibles. Il est notamment lié à la leucémie et à d’autres cancers des cellules sanguines.

L’étude menée par les chercheurs de Stanford s’est notamment intéressée à la pollution intérieure par le benzène causée par les gazinières, dans 87 foyers de Californie et du Colorado. Dans 30 % des cuisines testées, les émissions de ce composé provenant d’un seul brûleur réglé à haute température, ou d’un four réglé à 180 °C, se sont révélées supérieures à la concentration moyenne provoquée par le tabagisme passif. Et ce, quelle que soit la marque ou l’âge de la cuisinière à gaz.

Une dépendance au gaz dont il va falloir se débarrasser ?

Pire encore, les chercheurs ont également découvert que le benzène s’échappe en grandes quantités dans le reste de la maison. Ainsi, il peut se retrouver dans des concentrations dangereuses pour la santé pendant des heures dans les chambres à coucher. Et ce ne serait pas si surprenant, puisqu’en 2022, il a été découvert que près de 13 % des cas d’asthme infantile aux États-Unis étaient liés à l’utilisation de cuisinières à gaz.

Les choses sont peut-être appelées à changer dans les années à venir. D’une part, en raison de la situation géopolitique délicate qui entoure le gaz naturel qui incite de nombreux pays à s’en détourner dans un souci d’indépendance énergétique. D’autre part, longtemps considéré comme un outil de la transition énergétique, ce combustible fossile est aujourd’hui pointé du doigt pour son impact significatif sur les émissions de gaz à effet de serre.

Pourtant, l’industrie gazière a passé des années à promouvoir les cuisinières à gaz, qui sont devenues, dans l’esprit collectif, le meilleur mode de cuisson possible. Et les habitudes ont la vie dure : aux États-Unis, un tribunal fédéral a bloqué la mise en œuvre d’une politique à Berkeley, en Californie, visant à interdire le raccordement au gaz des nouveaux bâtiments…

Otite, tympan perforé: les ORL mettent en garde face aux dangers des cotons-tiges

Le 19/06/2023

S’ils sont adoptés par de nombreux Français, les cotons-tiges sont à la fois inutiles et dangereux pour la santé de nos oreilles, selon les professionnels de santé.

Un objet du quotidien qu’il vaudrait mieux abandonner. Les cotons-tiges, vendus comme permettant de se nettoyer efficacement les oreilles, sont en réalité inutiles et présentent même des dangers pour la santé, selon les professionnels de santé.

« Le coton-tige, c’est la manière la plus simple d’avoir l’impression d’avoir les oreilles propres », selon le public.

« Je fais au plus simple et le coton-tige, c’est efficace », affirme un autre.

« Des micro-traumatismes » à l’intérieur des oreilles

En réalité, les cotons-tiges sont fortement déconseillés par les médecins  et par l’ensemble des professionnels de santé.

« Les cotons-tiges sont mauvais pour plusieurs raisons: tout d’abord, ils poussent le cérumen au fond de l’oreille et créent des bouchons, et ensuite ils ont tendance à créer des micro-traumatismes à l’intérieur du conduit ».

« Donc c’est vraiment l’effet inverse » de celui recherché.

Entre otites externes, perforations du tympan et paralysies faciales, les problèmes de santé que ces petites tiges peuvent causer sont nombreux.

Privilégier une poire de lavage adaptée

En raison des risques encourus, mieux vaut donc reléguer définitivement les cotons-tiges au fond du tiroir.

« L’oreille est auto-nettoyante », souligne-t-il.

« Potentiellement, la poire de lavage peut avoir un intérêt chez des gens chez qui le système d’auto-nettoyage n’est pas fonctionnel »,

« là, ça peut être utile de faire des lavages si on est sûr que le tympan n’est pas perforé ». Dans ce cas, les médecins conseillent de faire des « lavages avec de l’eau tiède » et une « poire à lavage d’oreille ».

En 2017, des chercheurs ont estimé que 260.000 consultations aux urgences aux États-Unis étaient dues aux cotons-tiges.

Cancer du sein : 1 femme sur 2 participe au dépistage

Publié le 13/06/2023

« Avec près de 60 000 nouveaux cas et 12 000 décès par an, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme en France et la première cause de décès par cancer », indique Santé publique France. Rappelant par la même occasion que « le programme national de dépistage organisé du cancer du sein invite tous les deux ans les femmes âgées de 50 à 74 ans à effectuer une mammographie de dépistage, complétée par un examen clinique des seins (observation et palpation). »

Voilà pour la théorie. Car dans les faits, les derniers chiffres publiés montrent un taux de participation de seulement 47,7 % sur la période 2021-2022. Dans le détail, au cours de l’année 2022, 44,9 % des femmes concernées ont effectivement effectué une mammographie (contre 50,6 % en 2021). « Pourtant en participant au dépistage organisé, cela permet de détecter tôt une éventuelle anomalie ou un cancer à un stade précoce et d’augmenter ainsi les chances de guérison », ajoute Santé publique France.

Alors comment expliquer cette baisse ? Pour les autorités sanitaires, la participation a directement été impactée par le Covid-19 et les différents confinements. Et pour Santé publique France, « il faudra probablement quelques années pour que les conséquences des perturbations dues au Covid-19 se résorbent, alors que la baisse progressive de l’offre en sénologie (spécialité médicale consacrée aux pathologies du sein, ndlr) impliquait déjà des allongements de délais entre deux dépistages. »

A noter : Sur la période 2021-2022, la participation au niveau régional varie de 21,2 % en Guyane à 55,3 % dans les Pays de la Loire, région avec le taux le plus élevé. Une participation très faible est observée en Ile-de-France, dans le Sud-Est et en Corse.

Pollens de graminées : 82 départements de l’Hexagone placés en risque élevé d’allergie, selon le réseau national de surveillance aérobiologique

En fin de semaine, toute la France devrait passer en rouge pour les pollens de graminées, d’après les prévisions du RNSA, alors que la période fin mai-début juin est considérée comme « la plus délicate de l’année ».

Publié le 23/05/2023

La gorge qui gratte, les yeux qui piquent et coulent, des toux persistantes, des difficultés à respirer, la galère des allergiques ne va pas s’atténuer dans les jours à venir. 82 départements de la France hexagonale, dont l’Ile-de-France, sont en risque élevé d’allergie aux pollens de graminées, selon la carte du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), mise à jour le 22 mai et que franceinfo a consulté mardi 23 mai. Pour l’instant, seule une partie de la Bretagne, du Grand Est, ou encore de la Normandie et des Hauts-de-France sont un peu épargnées avec un risque moyen.

« Les pollens de graminées montent en puissance du sud vers le nord du pays avec un risque d’allergie de niveau élevé« , alerte le RNSA dans son communiqué. La prolifération des graminées a été favorisée par « le temps ensoleillé, venteux et les températures douces » du début du mois de mai. « Les allergiques doivent suivre leur traitement et se préparer à des semaines compliquées« , alerte le réseau national de surveillance aérobiologique.

Les prévisions du RNSA sont assez pessimistes pour cette fin de semaine puisque « c’est normalement toute la France qui devrait être en alerte rouge pour les pollens de graminée« . Fin mai-début juin, c’est la période la plus délicate, mais tout dépend aussi de la météo. Si les averses de pluies au début du mois de mai ont pu apporter un peu de répit aux allergiques en neutralisant au sol les pollens, elles ont aussi malheureusement favorisé la croissance et le développement des graminées.

Les graminées sont les herbacées que l’on voit pousser le long des routes, dans les champs, et même parfois sur les ronds-points. Parmi ces graminées certaines sont très allergisantes comme la fléole, le pâturin, l’ivraie, le seigle, l’avoine ou encore le blé.

Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), 20% des enfants de plus de 9 ans et 30% des adultes souffrent des allergies aux pollens. 6 millions de personnes souffrent de l’asthme en France. L’allergie respiratoire est classée 4e au classement mondial des maladies chroniques.

Les enfants de 2 ans passent près d’une heure par jour devant un écran, selon une étude

Ce temps total d’écran augmente régulièrement jusqu’à leurs 5 ans et demi, selon une enquête menée entre 2013 et 2017 et publiée ce mercredi par Santé publique France.

Publié le 12/04/2023

Les enfants âgés de 2 ans passent près d’une heure par jour devant un écran (56 minutes), selon une étude longitudinale française depuis l’enfance (Elfe) menée entre 2013 et 2017 et publiée ce mercredi par Santé publique France. Ce temps total d’écran augmente régulièrement jusqu’à leurs 5 ans et demi. Il est de 1h20 à 3 ans et demi et 1h34 pour les enfants de 5 ans et demi. L’étude révèle par ailleurs qu’une part non-négligeable se retrouve plus de deux heures par jour devant un écran : 11,2% des enfants de 2 ans en 2013, 18,9% des enfants de 3,5 ans en 2015-2016 et 26% des enfants de 5 ans et demi en 2017.

Plus l’âge avance, moins les parents appliquent les recommandations des autorités concernant le temps d’écran quotidien. Le Haut Conseil de la santé publique et l’Académie nationale de médecine préconisent « de ne pas exposer les enfants de moins de 3 ans aux écrans, si certaines conditions ne sont pas réunies », telles que la présence d’un adulte, ou l’interactivité). Des recommandations qu’une minorité de familles suit : 13,7% des enfants de 2 ans ne sont ainsi pas exposés aux écrans, et ils ne sont plus que 2,5% à 3 ans et demi. À cet âge-là d’ailleurs, un enfant sur deux (49,6%) passe moins d’une heure par jour devant un écran. En revanche, le seuil des quatre heures par jour est dépassé par 1,9% des enfants de 2 ans, 3,6% des enfants de 3,5 ans et par 4,7% des enfants de 5,5 ans.

Des disparités selon les régions

La télévision reste l’écran principal visionné par les enfants, même si cette proportion diminue avec l’âge : elle était de 86% (48 minutes) à 2 ans, de 73% (58 minutes) à 3 ans et demi, et de 64% (1h) à 5 ans et demi. En plus de cette heure quotidienne passée devant la télévision, les enfants de 5 ans et demi passent en moyenne 17 minutes devant une tablette, 7 minutes à jouer à des jeux vidéo sur console, 6 minutes sur un smartphone et 5 minutes devant un ordinateur.

L’étude révèle quelques disparités régionales. Ainsi, le temps d’écran quotidien pour les enfants de 2 ans est plus faible dans les Pays de la Loire (40 minutes) que dans les Hauts-de-France (1h04). À 3 ans et demi, les enfants vivant dans les Hauts-de-France passent 1h24 devant des écrans, contre 58 minutes pour les Bretons. À 5 ans et demi, le temps d’écran quotidien est de 1h43 pour les enfants des Hauts-de-France contre 1,13 pour ceux qui vivent en Auvergne-Rhône Alpes.

Les scientifiques constatent par ailleurs que les temps d’écran sont plus élevés chez les enfants ayant des origines étrangères. Plus les enfants ont des grands-parents nés à l’étranger, plus leur temps d’écran moyen est élevé. Les enfants ayant trois ou quatre grands-parents nés à l’étranger passent environ 30 minutes de plus devant un écran que ceux dont les quatre grands-parents sont nés en France. Enfin, un faible niveau d’études de la mère est souvent associé à un temps d’écran de l’enfant plus élevé. Les enfants de 2 ans dont la mère a un niveau collège passent par exemple 45 minutes par jour de plus devant des écrans que les enfants dont la mère a un niveau d’études supérieur ou égal à un Bac+5. À 5,5 ans, l’écart est de 1h15.

Si les scientifiques se félicitent d’avoir mené une étude qui « décrit pour la première fois en France l’évolution du temps d’écran des enfants entre 2 et 5 ans et demi dans le pays, soit entre 2013 et 2017 », ils reconnaissent toutefois quelques limites. Ils expliquent ainsi que la collecte de données ayant été réalisée avant l’épidémie de coronavirus, ces données « ne reflètent pas nécessairement la situation la plus récente ». Elles permettent cela dit, selon l’étude, « de documenter la situation antérieure à l’épidémie ».

L’exposition quotidienne aux écrans a été mesurée entre 2013 et 2017 au long cours auprès de 18 329 enfants, suivis de 2 à 5 ans et demi. L’étude longitudinale française depuis l’enfance (Elfe) est une cohorte de naissances généraliste lancée en 2011 auprès de 349 maternités de France métropolitaine sélectionnées aléatoirement. 320 établissements ont accepté de participer et 18 329 enfants (dont 289 paires de jumeaux), soit 18 040 familles, ont ensuite été recrutés, durant quatre vagues réparties sur l’année 2011. Ces enfants ont été suivis par des enquêtes téléphoniques aux âges de 2 mois, 1, 2, 3 ans et demi et 5 ans et demi. Une visite à domicile a également été menée à l’âge de 3 ans et demi. L’enquête à 2 ans s’est tenue de mai 2013 à avril 2014, celle à 3 ans et demi s’est déroulée de septembre 2014 à août 2015 et l’enquête à 5 ans et demi s’est déroulée de janvier à septembre 2017.

Dengue, Zika, chikungunya… vers une « augmentation des cas » en France, prévient le Covars

Publié le 05/04/2023

Dans un avis rendu public ce mercredi 5 avril, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) alerte sur la hausse à venir des cas de dengue, Zika et chikungunya, ces maladies principalement transmises par des moustiques.

Il faut s’attendre, dans les années à venir, à une hausse des cas de dengue, Zika et chikungunya, maladies transmises par des moustiques « vecteurs » désormais largement implantés en France métropolitaine, prévient le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars).

Dans un avis de 60 pages publié mercredi sur « les risques sanitaires de la dengue et autres arboviroses » (des virus transmis notamment par des moustiques), le Covars rappelle que les territoires tropicaux français y sont confrontés de manière récurrente.

Mais depuis quelques années, la métropole enregistre aussi un nombre croissant de cas autochtones (c’est-à-dire ne provenant pas d’une contamination hors du territoire) et de foyers de ces virus. En cause, les moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus (communément appelé le moustique tigre). Depuis 2010, le nombre de départements métropolitains colonisés par le moustique tigre a été multiplié par 10. Et l’été dernier, la métropole a connu 65 cas de dengue autochtone, rappelle le Covars.

« Bientôt tout l’Hexagone sera touchée par le moustique tigre »

En métropole, il n’a pas été observé de forme grave de la maladie, à ce jour, contrairement aux territoires ultra marins où les populations sont exposées de façon récurrente. « La hausse des cas est inéluctable en raison de l’augmentation des voyages et du changement climatique », a relevé Didier Fontenille, entomologiste, l’un des auteurs du rapport, lors d’un point presse.

« Bientôt tout l’Hexagone sera touchée par le moustique tigre. Quant à Aedes aegypti, il est résistant aux insecticides, ce sont deux très mauvaises nouvelles », a-t-il ajouté. Selon le Covars, ces maladies virales « pourraient devenir des problèmes de santé publique en métropole ».

L’organisation prochaine de grands évènements sportifs internationaux en métropole (notamment les JO 2024), qui engendrent d’importantes migrations de populations venant du monde entier, « renforce les risques de survenue de foyers de dengue, Zika et chikungunya », ajoute-t-il. « On était déjà débordé avec 65 cas. Si l’an prochain il y en a 300, on ne pourra pas faire face, il va falloir s’adapter », a prévenu Didier Fontenille.