Aux ÉTATS-UNIS : Déclarée morte à la maison de retraite, une septuagénaire est retrouvée vivante par un employé des pompes funèbres

Aucune poursuite n’a été engagée contre la maison de retraite

Publié le 05/06/2024

Une septuagénaire déclarée morte en maison de retraite respirait encore quand elle est arrivée aux pompes funèbres.

Stupéfaction aux pompes funèbres ! Une histoire à peine croyable est arrivée aux employés de cette entreprise du Nebraska aux États-Unis. Selon le New York Post, ils ont découvert qu’une femme de 74 ans respirait encore alors qu’elle avait été déclarée morte.

Après un séjour en soins palliatifs, Constance Glantz avait été jugée décédée ce lundi 3 juin à la maison de retraite de Lincoln. Comme le veut le protocole, son corps a été transféré à la maison funéraire Butherus-Maser & Love. Mais un employé s’est rapidement aperçu que le cadavre qui venait de lui être confié respirait encore. Il a eu le bon réflexe : il a immédiatement pratiqué un massage cardiaque en attendant l’arrivée des secours. La septuagénaire a été rapatriée en urgence à l’hôpital.

Le spectre de l’antibiorésistance hante la communauté scientifique

28 Mai 2024

Paris – Les dangers de l’antibiorésistance inquiètent de plus en plus les scientifiques et certains craignent l’avènement d’une ère post-antibiotique.

En janvier 2017, le centre de contrôle et de lutte contre les maladies (CDC) américain avait rapporté le cas d’une patiente septuagénaire atteinte d’une infection respiratoire liée à la bactérie Klebsiella pneumoniae. La patiente était décédée après avoir pourtant reçu 26 antibiotiques différents, qui s’étaient tous montrés inefficaces. Le drame avait illustré la question de plus en plus prégnante de l’antibiorésistance : en raison de la consommation toujours plus importante et pas toujours avisée d’antibiotiques, de plus en plus de bactéries développent des résistances, menaçant l’efficacité de ce qui constitue sans doute l’une des plus grandes découvertes médicales de tous les temps.

Dans un long dossier publié jeudi dernier, la revue médicale The Lancet fait le point sur la progression de l’antibiorésistance. Selon le Global Burden of Disease (GBD), vaste programme de recherche analysant la mortalité et la morbidité dans le monde, les infections par des bactéries résistantes causent la mort d’1,27 million de personnes chaque année, soit environ 18 % des morts par maladies infectieuses dans le monde. Six agents pathogènes (Escherichia coli, Staphylococcus aureus, Klebsiella pneumoniae, Streptococcus pneumoniae, Acinetobacter baumannii, and Pseudomonas aeruginosa) sont responsables des trois quarts de ces morts. A lui seul, le staphylocoque doré résistant à la méticilline tue plus de 100 000 personnes par an. 

L’Afrique subsaharienne région la plus touchée par l’antibiorésistance 

L’Afrique subsaharienne est, comme bien souvent lorsqu’il s’agit de maladies infectieuses, la région la plus durement touchée. La France, où environ 5 000 personnes par an meurent d’une infection résistante aux antibiotiques, reste encore relativement épargnée par le phénomène, selon Philippe Glaser, spécialiste de ce sujet à l’Institut Pasteur. « Mais la situation se dégrade dans de nombreux pays » précise-t-il : en Europe, les septicémies dues à un staphylocoque doré ont augmenté de 51 % entre 2007 et 2015 et celles dues à Acinetobacter de 144 % entre 2018 et 2021.

Selon les données publiées ce jeudi par The Lancet, les jeunes enfants sont les plus à risque d’être emportés par une infection résistante aux antibiotiques : selon une étude réalisée dans onze pays entre 2018 et 2020, 18 % des nouveau-nés atteints de septicémie décèdent malgré les traitements antibiotiques. Les personnes âgées et les patients immunodéprimés sont également particulièrement à risque.

« La résistance aux antimicrobiens est en augmentation, accélérée par l’utilisation inappropriée d’antibiotiques pendant la pandémie de Covid, menaçant l’épine dorsale de la médecine moderne » commente le Pr Iruna Okeke, infectiologue nigérian et l’un des auteurs de cette série d’articles publiés par The Lancet. Le taux de bactéries résistantes aux antibiotiques de troisième génération pourrait ainsi être multiplié par plus de deux entre 2005 et 2035 dans les pays les plus riches de la planète.

Vers une ère post-antibiotique ?

Selon The Lancet, environ 60 % des décès dus à ces infections résistantes aux traitements pourraient être évités par des mesures de prévention relativement simples : l’amélioration de l’hygiène et de la stérilisation dans les établissements de santé, l’accès universel à l’eau potable et la vaccination contre les pneumocoques et la méningite pourraient ainsi sauver la vie de plus de 750 000 personnes par an dans le monde, majoritairement des enfants. Aussi, la revue médicale britannique appelle la communauté scientifique internationale à se fixer trois objectifs d’ici 2030 : réduire de 10 % la mortalité liée aux bactéries résistantes, de 20 % l’utilisation d’antibiotiques chez les humains et de 30 % celle chez les animaux. 

Outre la prévention et la réduction de l’utilisation d’antibiotiques, la lutte contre l’antibiorésistance passe également par le développement de nouveaux antibiotiques plus puissants. Un développement malheureusement freiné par les lois du marché. L’antibiorésistance concerne essentiellement, pour le moment, des pays en voie de développement et les traitements nouvellement développés doivent, par définition, n’être utilisés qu’avec parcimonie pour éviter le développement d’antibiorésistance. Le marché est donc considéré comme peu solvable et la plupart des firmes pharmaceutiques s’en désintéresse.

Les perspectives sont plutôt sombres. Selon les prédictions les plus alarmistes, les infections résistantes aux antibiotiques pourraient causer la mort de 10 millions de personnes par an d’ici 2050, les maladies infectieuses redevenant ainsi la première cause de mortalité dans le monde. Déjà en 2019, le Pr Pierre-Marie Girard, chef du service d’infectiologie à l’hôpital Saint-Antoine, estimait possible l’avènement d’une ère post-antibiotique. « C’est comme avec le réchauffement climatique : si rien ne bouge, il manque juste la date de la catastrophe ». 

Défibrillateurs cardiaques

Publié le 29/05/2024

Près d’un tiers des défibrillateurs cardiaques installés dans les gares, les entreprises, les mairies et même dans la rue, sont hors service. Entre 2021 et 2023, 6 021 défibrillateurs automatisés externes (DAE) ont été inspectés par l’entreprise Matecir Defibril. 

Or, selon des projections, près d’un tiers des 500 000 défibrillateurs installés en France sont hors service, sur la base de l’audit de maintenance de cette société auquel Franceinfo a eu accès et du recensement des appareils dans la base de données nationale, Géo’DAE où doivent être recensés les défibrillateurs.

En cause notamment : si les établissements qui reçoivent du public sont obligés d’en installer un, souvent, ils ne savent pas qu’ils doivent aussi s’assurer qu’ils fonctionnent correctement. Il faut ainsi régulièrement changer les piles de la batterie et les électrodes. L’implantation des défibrillateurs sur l’ensemble du territoire est une action engagée par les pouvoirs publics depuis 2007, dans le cadre de la lutte contre la mort subite.

Yves Gilles est ainsi un miraculé. Cet homme de 55 ans, maire d’une petite commune du Pas-de-Calais, jouait au football l’an dernier quand il s’est effondré, victime d’un arrêt cardiaque. Des médecins présents sur le terrain ont tenté de le réanimer. « Ils sont en train de masser et puis là, ils installent le défibrillateur. Au moment fatidique de choquer, l’appareil indique qu’il y a un défaut de batterie. Donc, il ne fonctionne pas…« , raconte-t-il . A chaque minute qui passe, Gilles perd 10 % de chance de s’en sortir. Heureusement, quelqu’un a fini par trouver un autre défibrillateur, en état de marche cette fois. « Oui, je suis un vrai miraculé grâce à ce défibrillateur qui, lui, a fonctionné. Je suis en vie aujourd’hui, je peux vous parler. Le premier système a eu un défaut de maintenance, un simple problème matériel qui aurait pu me coûter la vie« , souffle-t-il. 

Une association réclame une loi

À noter, par ailleurs, que près de 60% des défibrillateurs inspectés par Matecir Defibril présentent « une anomalie pouvant entraîner un dysfonctionnement », indique l’Arlod, association pour le recensement et la localisation des défibrillateurs. Elle réclame une loi pour obliger les exploitants à assurer le bon fonctionnement des défibrillateurs à l’image de ce qui se fait pour les extincteurs.

Selon le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, chaque année entre 40 000 et 50 000 personnes sont victimes d’une mort subite faute d’avoir bénéficié de l’aide d’une personne qui aurait pu leur sauver la vie en pratiquant les gestes de premiers secours en utilisant un défibrillateur le temps que les équipes de secours interviennent. « Le taux de survie des arrêts cardiaques est très bas en France, il est de l’ordre de 7 ou 8%, avant les défibrillateurs, il était de 2%, donc ça prouve bien qu’il y a un intérêt », insiste pour sa part le président de l’association pour le recensement et la localisation des défibrillateurs, Bruno Thomas-Lamotte.

Tabagisme : voici les régions de France où l’on fume le plus, selon Santé publique France

28/05/2024

Baisse du tabac dans certaines régions, inégalités sociales, différences entre hommes et femmes… Santé publique France fait le point dans un rapport.


Si le tabac est la première cause de mortalité évitable en France, tout le monde n’est pas égal face à celui-ci et certaines régions de France présentent « un risque de tabagisme quotidien » plus élevé que d’autres. Voilà ce que révèle l’étude de Santé publique France publiée ce mardi 28 mai, qui réalise un état des lieux du tabagisme quotidien des adultes en France en 2021 pour mieux orienter les politiques de prévention.


C’est au sud de la France, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, que les Français fument le plus, avec 29,5 % des adultes qui fument quotidiennement. La région est suivie de près par l’Occitanie, où 28,9 % des adultes fument tous les jours. En ce qui concerne les régions qui fument le moins, l’Île-de-France et les Pays de la Loire ont des prévalences plus basses, avec respectivement 21,9 % et 22,4 % des adultes fumant quotidiennement. Les DROM présentent également des prévalences bien moins élevées que la France métropolitaine.


Le sexe, l’âge et le statut social ont une influence.


En tout, plus d’un adulte français sur quatre fume quotidiennement, même si les chiffres varient aussi en fonction du sexe, rappelle Santé publique France. Dans l’hexagone, toutes régions confondues, les taux de tabagisme quotidiens se situent entre 20,6 % et 33,2 % pour les hommes, et vont de 19,1 % à 26,6 % pour les femmes.

Santé publique France
Les régions de France métropolitaine dans lesquelles les hommes et les femmes fument le plus (et le moins).


Outre la différence entre femmes et hommes, les chiffres de Santé publique France permettent aussi de mettre en évidence les liens entre âge et tabagisme. Les adultes de plus de 60 ans sont les moins à risque de fumer quotidiennement, tandis que les 31-45 ans présentent la prévalence la plus élevée dans les deux tiers des régions françaises, allant de 29,7 % à 38,8 %.


L’étude rappelle également que la prévalence du tabagisme est liée aux inégalités sociales, et que les adultes aux niveaux de diplôme moins élevés sont plus à risque de fumer quotidiennement.


Le tabagisme en baisse dans six régions.


Si la prévalence du tabagisme reste élevée en France, le rapport offre une perspective optimiste et montre qu’entre 2010 et 2021, six régions ont connu une baisse notable du tabagisme : la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire, les Hauts-de-France, l’Île- de-France, la Normandie et la Nouvelle-Aquitaine.

Dans l’ensemble de l’hexagone, plus de la moitié des fumeurs quotidiens affirme avoir envie d’arrêter, avec un désir prononcé en Île-de-France.

Ruptures d’approvisionnement des médicaments

« Au total, 4 925 médicaments d’intérêt thérapeutique majeur ont été signalés en risque de tension ou de rupture d’approvisionnement auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), soit une augmentation de 30 % par rapport à 2022 (où 3 761 médicaments étaient dans ce cas de figure), » 2023 aura été une mauvaise année pour les soignants et les patients.

Tensions d’approvisionnement donc tensions dans les officines lorsque les patients ne trouvent pas le médicament attendu, d’autant qu’il s’agit souvent de médicament important.

Nous comprenons ces tensions, mais inutile de s’en prendre aux pharmaciens qui ne sont pas responsables de cette situation.

Médecins prescripteurs, pharmaciens, patients sont tous otages de la politique industrielle de notre pays avec des autorités incapables d’assurer la sécurité des approvisionnements en médicaments.

Nous devons tous nous tourner vers les autorités sanitaires et les parlementaires pour exiger la relocalisation des productions de médicaments dans notre pays ou au moins en Europe.

Martial OLIVIER-KOEHRET

« C’est le don du sang en un peu plus poussé » : ces biotechs françaises qui transforment les selles en médicaments

le 23-12-2023


De la matière fécale de sujets sains pour soigner des patients : à mesure que la science
du microbiote avance, les sociétés biopharmaceutiques développent des médicaments en
se servant des milliards de micro-organismes qui peuplent l’intestin.

 
Dans sa nouvelle usine de la région lyonnaise – la plus grande en Europe exclusivement
dédiée aux médicaments-microbiote -, la biotech MaaT Pharma cherche à améliorer la survie
de patients atteints de cancers et leur réponse aux immunothérapies en restaurant leur
microbiote abîmé par des traitements intensifs.
Elle conçoit un médicament, le MaaT013, actuellement en dernière phase d’essai clinique
pour traiter la maladie du greffon contre l’hôte, une maladie rare qui survient après une greffe
de cellules souches dans les cancers du sang et qui peut entraîner la mort. Les premiers
résultats de l’essai sont attendus mi-2024, mais ce médicament est déjà disponible dans
plusieurs pays européens pour des personnes qui en ont un besoin urgent.
La biotech table sur la commercialisation de « 9.000 doses annuelles » de cette solution
thérapeutique qu’elle fabrique sur son nouveau site en banlieue de Lyon. Elle réceptionne les
excréments récoltés dans des sortes de pots de chambre hermétiques développés sur mesure.
Ces selles, qui proviennent d’un prestataire de collecte de la région nantaise, arrivent par train
et camion à l’usine dans des cryoboîtes à 5°C et sont traitées au plus tard 72 heures après
émission.
 
25 paramètres testés
Le but est de mélanger les selles des donneurs pour en obtenir la « substantifique moelle » : un
microbiote riche et varié qui sera réinjecté aux patients à l’hôpital par voie rectale, comme un
lavement, pour recoloniser leur système digestif et restaurer leur microbiote altéré. « Sur 3.000
volontaires qui remplissent le formulaire, seuls 30 répondent aux critères de bonne santé
digestive et de santé mentale » exigés, explique la responsable de production de l’usine, Cécile
Billa-Nys. Car il existe un lien entre santé mentale et microbiote. « C’est le don du sang en un
peu plus poussé », résume la responsable.


Les donneurs, généralement recrutés via les réseaux sociaux et dans les campus universitaires
quelques semaines avant le début de la production, doivent se soumettre, moyennant
indemnisation, à « des tests sanguins tous les 60 jours et des analyses de selles quotidiennes »au fil de la collecte. »Chaque selle est testée sur 25 paramètres pathogènes différents », précise
Caroline Schwintner, directrice du développement technologique de Maat Pharma.
La traçabilité, la consistance et l’aspect visuel de la matière biologique sont vérifiées, avant
d’y ajouter un diluant pour mettre la solution en suspension et protéger les bactéries lors de la
congélation. L’inoculum est alors réparti dans des poches qui sont ensuite placées dans un
incubateur à 5°C puis congelées.
 
Version gélule
Une formulation en gélule (MaaT033) est en cours d’évaluation pour améliorer la survie des
patients atteints de cancers du sang (résultats attendus pour 2026) et dans la maladie de
Charcot.
D’autres biotechs françaises s’intéressent à ce nouvel horizon thérapeutique. Exeliom
Biosciences développe un médicament qui exploite les propriétés anti-inflammatoires de
Faecalibacterium prausnitzii, qualifiée de « bactérie star de l’intestin ». Enterome s’appuie sur sa
base de données de plus de 20 millions de protéines du microbiome intestinal pour identifier
des traitements. Et dans le diagnostic, la société GMT a élaboré un logiciel d’analyse du
microbiome.
Pour leurs travaux, toutes ces entreprises s’alimentent des données scientifiques sur le
microbiote. Le microbiote est justement au centre d’une vaste recherche menée par l’Inrae, qui
lance lundi une collecte d’ampleur auprès de bénévoles prêts à donner des échantillons de
leurs selles pour faire progresser la science.
 
« La science du microbiote a avancé de façon impressionnante »
Donner ses selles pour faire progresser la science du microbiote : tel est le projet French Gut
(Intestin français, NDLR), qui a lancé une campagne de recrutement à grande échelle de
donneurs, après une phase pilote. Le professeur Joël Doré, directeur de recherche à l’Inrae
au sein d’une unité dédiée au microbiote, explique les enjeux de cette collecte.


Qu’est-ce que French Gut?
C’est un projet de sciences participatives qui va apporter une meilleure connaissance du
microbiote de la population française, en bonne santé ou malade, de tout âge et de toute
région de France. Il est porté par l’unité de recherche MetaGenoPolis de l’Inrae, en partenariat
avec l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et d’autres établissements publics et
privés.Une phase pilote a été lancée en 2022 auprès de 3.000 participants (recrutés en trois
jours!). L’objectif est de collecter 100.000 échantillons à travers plusieurs vagues jusqu’en 2027. L’étape d’extraction de l’ADN de bactéries présentes dans les selles de la première
vague de volontaires (phase pilote) a commencé. Il faudra ensuite lire le séquençage et le
croiser avec les données santé et alimentation. Les deux-tiers des volontaires ont déclaré ne
pas avoir de maladies chroniques. On pourra identifier des profils de microbiotes de
personnes en bonne santé pour définir des normes avec des seuils, à l’image des analyses de sang. Il sera alors possible de prévenir des maladies chroniques si le microbiote intestinal n’est
pas dans la norme.


Comment se déroule la campagne?
La nouvelle campagne de recrutement de 7.000 volontaires débute lundi [a débuté début
décembre], suivie de deux autres vagues, au printemps et à l’automne 2024. L’inscription
s’effectue par internet sur le site de French Gut. Le patient remplit un questionnaire sur ses
habitudes de vie, son alimentation et son état de santé. Il reçoit ensuite un kit de collecte à la
maison (un tube avec une mini cuillère) à renvoyer à l’AP-HP qui regarde la conformité et
anonymise les dons de matière fécale. Les échantillons retournent à MetaGenoPolis/Inrae qui
va les stocker dans une biobanque, un immense congélateur.


Où en est la recherche sur le microbiote ?
La science du microbiote a avancé de façon impressionnante. On a pris conscience que
l’Humain est microbien et que cela a une incidence pour les diagnostics, la prévention et la
thérapie. Notre tube digestif recèle quelque 50.000 milliards de bactéries et encore plus de
microbes, levures, champignons, virus. On caractérise les gènes des microbes intestinaux
comme on caractérise le génome humain. La photographie du microbiote peut renseigner sur
le risque de développer une maladie, l’existence d’une pathologie, sa vitesse d’aggravation ou
encore la possibilité de répondre à un traitement, notamment à l’immunothérapie dans le
cancer. On sait par exemple que le microbiote est altéré dans les maladies chroniques comme
l’obésité, le diabète, le cancer, les maladies inflammatoires de l’intestin, les maladies du foie,
des maladies neurologiques et neurodégénératives comme Parkinson. Dans le cadre d’une
étude menée avec l’institut de lutte contre le cancer Gustave Roussy, nous avons constaté que
le microbiote peut prédire la réponse ou non d’un patient à un traitement d’immunothérapie
contre certains cancers. L’enjeu de la médecine de demain sera donc de prendre en compte
cette relation Homme-microbiote pour soigner et aller vers une médecine personnalisée.